Vivre avec mes conditionnements

Premiers postes

Me voilà donc dipômé, prête à me lancer sur le marché du travail. Pendant mes études, j’ai rencontré mon futur ex mari, qui lui habitait en Bretagne. Le consensus qui n’en était pas un, m’a amené à postuler dans le Morbihan. Avant ça, j’ai eu un court CDD dans un EHPAD et dont j’ai très peu de souvenir.  

Janvier 2009, départ pour la Bretagne et prise de poste en tant que remplaçante au CH local. A l’entretien, mes préférences de service m’ont été demandées et ont été respectées ; tout sauf la pédiatrie, maternité, soins continus et urgences. Oui parce que je savais que les soins techniques ne me plaisaient pas et les enfants ce n’est pas ma tasse de thé. Et j’ai accepté de travailler le jour ou la nuit. 

Dans mes souvenirs, j’ai été un peu de jour en service actif comme la chirurgie orthopédique, et la médecine, je ne pourrais pas en dire plus juste qu’il me reste la sensation que je n’étais pas à ma place. J’ai fait beaucoup de remplacement la nuit, dans les mêmes services et en pneumo-cardio aussi. Je me souviens de la cardio car je me souviens surtout de mon binôme aide-soignant, une jeune maman avec qui j’échangeais beaucoup et qui à l’époque avait plus d’ancienneté. Je souris en repensant que j’étais fumeuse et que toute une nuit sans fumer ça me semblait impossible car nous n’avions pas d’espace fumeur à l’étage. Ma binôme très tolérante, parce qu’elle savait que ça se faisait et pour mon grand soulagement, m’a conseillé de fumer dans l’office à la fenêtre. Et ce conseil je l’ai pris vraiment très au sérieux,  aujourd’hui je suis pas certaine de le refaire, en pneumo-cardio!! d’autant plus que j’ai arrêté de fumer depuis. 

Ce premier poste remplaçante, je l’ai surtout passé en psychiatrie et EHPAD sur un rythme plus ou moins de nuit ou de jour. Je me sentais plutôt à l’aise dans ces services, l’EHPAD plus dure physiquement avec 74 lits et une unité protégée. J’étais en trinôme avec 2 aides-soignantes, j’ai passé de bons moments avec ces équipes.  J’y ai très peu été en roulement de jour contrairement à la psychiatrie où vraiment je connaissais très bien le fonctionnement des 2 roulements et aussi les 2 équipes.  

En psychiatrie, nous étions aussi en trinôme 2 infirmiers et aide-soignant. J’en garde aussi de bon souvenir. La nuit, l’équipe était composée plutôt de professionnel avec de la bouteille, formés à l’ancienne avec la spécialité psychiatrie. Les échanges étaient très riches tant sur le plan purement psychiatrique que personnel. Chacun avait sa spécificité, le littéraire rêveur qui m’a offert un de ses recueil de poèmes, la passionnée de nature et médecine douce, et le revendicateur syndicaliste.  J’en garde vraiment de bons souvenirs, avec certains on pouvait passer la nuit à papoter avec d’autres c’était plutôt sieste, de même qu’à l’EHPAD, bien que le travail physiquement plus dur, la sieste était souvent la bienvenue.  

Au bout d’environ 2 ans et demi 3 ans, d’être trimballée à gauche à droite j’en ai eu marre et j’ai postulé à 2 reprises sur des postes vacants à l’EHPAD. Mes candidatures ont été refusées, notifiées par courrier sans explications. Bon, j’ai fini par comprendre que les postes fixes étaient obtenus par “piston”, et que mes chances en tant que nouvelle arrivée dans la région, connaissant peu de monde étaient réduites à néant.  

En faisant le bilan suite à ces 2 refus, je me suis dit que l’EHPAD je m’y plaisais bien et que je pourrais peut-être y faire ma place. Je postule alors pour un CDD dans un EHPAD de 135 lits toujours en Bretagne. Je ne me souviens absolument pas de l’entretien, juste que je suis restée dans cet établissement 4 ans.  

Pendant ces 3 années en tant que remplaçante à l’hopital, en parallèle j’ai construit un début de vie de couple avec mon futur ex-mari, avec tout le recul possible et mon regard d’aujourd’hui, je me rends compte en écrivant que mes conditionnements m’ont permis d’avancer, de prendre des décisions, de faire des choix, de penser mener la vie que je voulais mener. Ces conditionnements m’ont emmené sur un chemin d’apprentissage quelque peu douloureux par moment et ponctué de prise de conscience.  


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